Au Canada, aucune réglementation n’existe pour la distribution de produits ménagers pour nettoyer la maison. Non seulement les entreprises peuvent faire bon leur semble avec la qualité des produits utilisés, mais ils peuvent également écrire n’importe quoi dans leur branding.
Vous me voyez venir?
Aucune norme n’existe pour contrôler les appellations. Aucune certification n’est obligatoire pour offrir un tel produit, même s’il en existe plusieurs.
Ça fait qu’on se ramasse avec des produits qui font du Greenwashing que le maudit, pis les consommateurs pensent faire des bons choix en les utilisant.
Écologique! 100 % naturel! Alouette!
Comme l’appellation écologique n’est pas contrôlée, et que pratiquement tous les ingrédients dans les produits ménagers populaires existent à l’état naturel, vous comprendrez qu’il est facile d’utiliser ces termes sans remords en dormant très bien la nuit venue. Ça cause également tort à ceux qui l’affichent en l’étant pour de vrai, tsé. Ceux qui dormiraient pas le soir s’ils joueraient sur les mots pour profiter de leur auditoire.
Biodégradable : susceptible d’être dégradé par des micro-organismes.
Écologique : qui respecte l’environnement.
Comment on se retrouve en tant que consommateur dans tout ça? Comment on fait pour faire des choix éclairés si on peut pas s’appuyer sur l’information à laquelle on a accès? Parce qu’on va se le dire, la liste d’ingrédients aide pas plus, mais pas pantoute. Au lieu d’utiliser les noms courants, ils utilisent les noms tirés de leur composition chimique. Pis ça, c’est pas accessible à tout le monde.
C’est pas tout le monde qui catch que de l’oxyde de dihydrogène c’est de l’eau. Ni que du hydrogénocarbonate de sodium c’est du bicarbonate de soude. J’pourrais vous lister plein d’ingrédients au nom méchant qui sont dans les produits ménagers qui, en fait, sont pas aussi méchants que leur nom.
Bulle fun fact sur les noms de composition chimique : Avant la Révolution française pis son travail sur le lexique francophone, l’acétate de calcium s’appelait du sel d’yeux d’écrevisse. Penseriez-vous à mettre du sel d’yeux d’écrevisse dans votre bouffe pour en améliorer la conservation? Moi, j’aurais pas le réflexe.
Reste qu’on se retrouve devant quelque chose qu’on connaît mal et qu’on doit faire le bon choix en fonction de nos valeurs. Qu’est-ce qu’on doit rechercher, finalement?
la liste noire … de la liste
On cherche rien, mais on va en éviter une couple.
- Acide chlorhydrique
- Acide oxalique
- Acide sulfamique
- Alkyl ethoxylates Enzisothiazo-linone
- Butoxyéthanol
- Chlorure de benzalkonium :
- Didécylméthyl-ammonium chloride
- Éthanolamine
- Ethoxydiglycol (DEGEE)
- Peroxyde d’hydrogène
- Lyral (ou hydroxyisohexyl 3 cyclohexene carboxaldehyde)
- Hypochlorite de soude
- Hydroxyde de sodium
- Lodopropynylbutyl carbamate
- Metaperiodate de sodium
- Méthylchloroisothiazolinone
- Méthylisothiazolinone
- Phénoxyétahnol
Dans cette liste, vous trouverez des ingrédients qui peuvent soit être irritants ou allergisants, soit favoriser l’apparition de micro-organismes résistants (On en avait déjà parlé ensemble de ça!) ou bien être une menace pour l’environnement.
En plus, tout parfum est à proscrire. Contrairement aux huiles essentielles, les parfums synthétiques ne font que vous donner une bonne dose de COV (composés organiques volatils). On connait déjà le problème des COV et la façon dont l’industrie utilise le marketing olfactif pour nous jouer des tours!
Au final, les ajouts inutiles, comme les colorants et les odeurs, et les produits mirâcle attitrés à une seule application sont souvent à éviter. Les listes longues sont le plus souvent signe d’interactions chimiques complexes. On en n’a pas vraiment besoin quand on utilise des produits de qualité.
Ben oui, toé. Les entreprises veulent payer le moins cher possible pour leur matériau de base. Pas nouveau, hen? On les comprend un peu, le modèle d’entreprise a été jusqu’à très récemment basé sur ce principe. Heureusement qu’aujourd’hui le vent tourne et que les entreprises ont de plus en plus de place pour prendre position et être cohérents avec leurs valeurs.
Êtes-vous prêt pour votre virage vert?
Je vais vous donner un défi. Prenez 5 minutes cette semaine pour regarder le derrière d’une bouteille d’un nettoyant que vous avez à la maison. Même ceux qui s’affichent plutôt consciencieux de l’environnement et de l’effet des produits sur votre vie vous surprendront par leur liste d’ingrédients.
Les entreprises le savent, que vous le checkez pas tant, le derrière. Elles mettent tout sur la façade.
? Une jolie vache déguisée en fleur. ?